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des généraux Foy et Lamarque, avec Xavier Eyma, qui devint romancier et journaliste, avec Privat d’Anglemont, qui fit plus tard sensation parmi les bohèmes, — et avec Armand Durantin, l’auteur d’Héloïse Paranquet.

Ce collège, qui donna la pâture latine et grecque à une foule de littérateurs, depuis Casimir Delavigne, Laya et les deux Musset, jusqu’à Émile Augier et Victorien Sardou, devait facilement adopter les idées du jour.

La Belgique avait imité la France, et, le 25 août 1830, elle avait accompli sa petite révolution ; l’Italie, la Suisse et d’autres pays n’allaient pas tarder à suivre le courant.

Bientôt le collège Henri IV imita la Belgique et organisa sa petite révolte. Les élèves internes n’appréciaient pas outre mesure le bonheur d’être réveillés au son du tambour, au lieu de l’être au son de la cloche.

Et puis, l’esprit de mouvement contre l’autorité gagnait tout le monde, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits.

Nos camarades s’insurgèrent ; seulement, je n’ai jamais su pourquoi. Les prétextes à insurrection, d’ailleurs, n’ont jamais manqué.

Avec quelle joie nous apprîmes, nous, externes, que les internes s’étaient barricadés dans leurs « quartiers », et qu’ils tenaient bon