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La chose n’a pas changé, et la génération qui a suivi celle de 1830 a conservé intacte cette tradition singulière.

Quiconque n’affiche pas un système et n’a pas de groupe pour le propager en paroles ou en écrits, se morfond dans son obscurité. La publicité devient indispensable ; les coups de tam-tam ajoutent au son des trompettes de la renommée.

Sous le souffle fécondant des sommités littéraires et artistiques, l’érudition porta des fruits nouveaux. Les belles monographies commencèrent.

Froment Meurice, artiste orfèvre, étudia les collections et les musées, pour parfaire des produits charmants, pour ciseler des ostensoirs, des épées, des surtouts magnifiques. Le duc de Luynes ne dédaigna pas de fabriquer des armes de luxe, et plus d’un grand seigneur sacrifia de grosses sommes pour contribuer au développement de l’art plastique ou industriel.

À l’heure qu’il est, les grandes publications illustrées fourmillent. Quel que soit leur prix, elles trouvent des acheteurs. Mais alors, quand les grands ouvrages d’art commencèrent à paraître, le nombre des souscripteurs était fort restreint, et bien des éditeurs reculèrent devant les frais qu’ils nécessitaient. La plupart du temps, les auteurs eux-mêmes se chargeaient de