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prendre le fusil et combattre dans les rangs des royalistes en Vendée ; condamnée à la déportation, elle s’était réfugiée en Belgique, d’où elle envoya au Salon de 1842, entre autres œuvres, une Judith montrant au peuple la tête d’Holopherne.

Judith ressemblait quelque peu à la duchesse de Berry, et Holopherne à Louis-Philippe.

On en parla longtemps parmi les légitimistes. Quelles gorges chaudes ils firent à propos de cette ressemblance !

La princesse Marie d’Orléans, avec sa Jeanne d’Arc, excita l’admiration des philippistes et l’estime des connaisseurs les plus délicats. Elle était l’élève d’Ary Scheffer et de David d’Angers. La Péri, l’Ange gardien du ciel, des bas-reliefs, des bustes, des statuettes, des dessins, des eaux-fortes, nous ont été laissés par cette fille d’un roi, adonnée aux beaux-arts. Sa statue équestre de Jeanne d’Arc éclipsa celle de Foyatier, inaugurée à Orléans en 1855. La princesse Marie fut une rare et touchante personnalité, qui s’éteignit à l’âge de trente-six ans.

Enfin, chez les graveurs, les lithographes, les dessinateurs, et chez les artistes industriels, des novateurs apparurent aussi.

Au baron Desnoyers et à Forster, classiques du burin, nous préférions Henriquel-Dupont,