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V

Revenons à 1830. Les journées de juillet avaient échauffé les têtes, surexcité la jeunesse française, secoué l’indolence des uns, éveillé l’ambition des autres, donné beaucoup d’espérances à tous.

Le mois des révolutions ne produisit pas absolument ce qu’on en attendait. En cela, les choses se passaient comme d’habitude.

Dans la politique, les amis de la monarchie tempérée étaient placés et satisfaits ; mais les républicains, estimant qu’on leur avait « escamoté » leur œuvre, s’apprêtaient à semer des articles violents dans certains journaux, — pour récolter une ample moisson d’emprisonnements ; les légitimistes, qui ne cessaient de croire à un nouvel et prochain épanouissement des lis, plaisantaient sur ce qu’ils nommaient « l’anecdote de juillet ».

Dans la littérature, les novateurs n’avaient pas