Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toutes ses batailles de l’Empire furent refusées par le jury de la Restauration : son atelier devint alors un rendez-vous pour les adversaires du gouvernement de Charles X, et, conséquemment, Louis-Philippe le protégea, au point de lui offrir plus tard la pairie. Horace Vernet refusa ; il refusa aussi de peindre un « Louis XIV à l’assaut de Valenciennes », parce que c’était mentir à l’histoire.

Le roi et l’artiste se brouillèrent. Horace Vernet partit pour la Russie, revint en France après la mort du duc d’Orléans, se réconcilia avec Louis-Philippe, « se remit à l’ouvrage », comme nous disions.

Enrichi par ses travaux, décoré de tous les ordres de l’Europe, cet artiste que l’on appelait « le pourvoyeur du Musée de Versailles », a tenu une grande place dans son époque, sans ajouter de fleurons à la couronne de l’art ; mais le pinceau d’Horace Vernet a retracé tant d’épisodes de nos annales que son nom ne périra pas. Ce fut un peintre-historien, nous pourrions presque dire un peintre-voyageur.

Un autre créateur de compositions immenses, un peintre philosophe, Paul Chenavard, brilla par l’imagination. Il n’accomplit que la moitié de sa tâche et crut pouvoir mener à terme une œuvre colossale, lorsque, après février 1848, il fut chargé de décorer le Panthéon.