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XXIX

Quant au talent d’Horace Vernet, nous l’avons plus d’une fois dédaigné.

Dans cette famille, on peignait de père en fils : Antoine, Joseph, Carle, Horace Vernet. Il nous semblait, à nous, hugolâtres, qu’une palette venue par succession fût nécessairement entachée de vulgarité. Il y avait trop longtemps qu’on parlait des Vernet !

Horace, prétendions-nous, faisait de la peinture « à la toise » ; il brossait ses toiles « à cheval » ; il n’était « grandiose que pour les bourgeois ». Plus on nous vantait sa facilité, plus nous l’écartions du Parnasse de l’art.

Dans l’espace de sept mois, il couvrit sept cent soixante et quelques pieds de toile (un peu plus de trois pieds carrés par jour) ; et dans l’espace de trois ans il improvisa cinquante-sept tableaux.