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Notre proviseur lui avait respectueusement manifesté ses craintes : les soins de la chose publique devaient peut-être enlever au collège, cette année-là, l’honneur de sa présence ?

« Vous avez raison, avait répondu le roi-citoyen, je n’ai plus, comme les années précédentes, deux heures par jour à donner à mes plaisirs. »

Paroles aimables, — citées textuellement dans le palmarès, — en admettant qu’elles aient été dites.

Mais si Louis-Philippe Ier n’assistait pas, pour cause de royauté, à la distribution des prix, la reine n’y voulut pas manquer.

L’entrée de Marie-Amélie fut très applaudie ; on fêta la mère de famille. Plus applaudie encore fut la première phrase de M. Alfred de Wailly, agrégé de rhétorique, lorsque, commençant la classique tartine qui sert de prélude à toute distribution de récompenses universitaires, il s’écria :

« Ce n’est pas le temps des longs discours… »

Le jeune auditoire saisit et goûta l’allusion.

Quelle bonne fortune pour les lauréats impatients ! Pas de longs discours !

Cependant, en 1831, la solennité des prix ne fut pas honorée par la présence de la famille royale.

Quelques malins esprits le remarquèrent tout