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bonne nature ! Sa facilité pour faire des plans, sa « belle écriture » et ses compositions primesautières, tout concourait à faire de lui un producteur vertigineux, désertant parfois les régions littéraires pour descendre jusqu’à la fabrication commandée par des librairies. Il pratiqua la collaboration occulte, et publia des œuvres dans lesquelles il avait écrit son nom, sans même les avoir lues.

Qui n’a pas travaillé pour Dumas, parmi les littérateurs de l’époque ? En disant qu’il fut un patron pour les romanciers et les dramaturges, on doit ajouter que, s’il exploita ses ouvriers en livres, il fut lui-même exploité jusqu’à la fin de sa carrière. Alexandre Dumas a fait des millionnaires et n’a pas su, ou n’a pas voulu l’être. Son plus important collaborateur a été Auguste Maquet, — l’Augustus Mac-Keat du petit cénacle de Théophile Gautier, collaborateur qui a passablement réussi, comme on sait.

Au tour des dames maintenant. La littérature les émancipait.

Mme Ancelot, Mme de Duras, Mme Mélanie Waldor, Mme d’Abrantès, Mme Récamier surtout, ouvraient salon comme Delphine Gay. Il leur plaisait de réunir les célébrités du jour et de savourer leurs hommages.

Mme Virginie Ancelot, qui a écrit Emprunts