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Hugo, Sainte-Beuve et Musset l’estimaient hautement.

Ulric Guttinguer recevait affablement, dans sa maison de l’avenue Frochot. Il était un des familiers de l’historien Augustin Thierry.

Outre les « suivants familiers » de l’auteur d’Hernani, il existait des romantiques irréguliers, si je puis m’exprimer ainsi, des écrivains qui, comme Charles Nodier, Mérimée et J.-J. Ampère savaient ne pas cesser d’être académiques, tout en s’associant aux efforts de la révolution littéraire.

Quelques personnalités d’ordre très élevé faisaient souche, en demeurant plus ou moins intimes avec Victor Hugo.

Lamartine avait un salon, de Vigny avait le sien, et Alexandre Dumas était un patron pour les romanciers et les dramaturges.

En son logis de l’Arsenal, Charles Nodier avait tenu une cour de peintres et de poètes ; il avait reçu Lamartine, que Fontaney appelait « chantre mystérieux des intimes amours » ; — Victor Hugo « par son génie emporté comme Mazeppa » ; — de Vigny « le frère des anges, dont il a trahi les secrets » ; — Sainte-Beuve, Alexandre Dumas et Alfred de Musset.

Pour ces jeunes littérateurs, Charles Nodier semblait avoir été un précurseur.