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par Berlioz, lui avait ouvert les revues, lui avait valu l’amitié d’Alexandre Dumas.

Gérard de Nerval était « l’honneur du collège Charlemagne », dont une foule de littérateurs ont usé les bancs, et qui se ressentait du voisinage de la maison de Victor Hugo. Les professeurs y étaient hugolâtres, les élèves aussi.

Édouard Thierry avait suivi avec succès les cours de ce collège, et il promettait de devenir le critique délicat et fin que nous connaissons.

De Beauchesne, romantique ardent, devait employer, plus tard, une partie de sa fortune à élever, auprès du Madrid du bois de Boulogne, un manoir gothique dont toute la jeune école fit grand bruit.

Ulric Guttinguer, un peu plus âgé que Lamartine, beaucoup plus âgé que Victor Hugo, fréquentait le cénacle, de même qu’il avait collaboré à la Muse française. C’était un des aînés du romantisme, à qui Victor Hugo dédia une ode, à qui Alfred de Musset disait en vers :


Mais laisse-moi du moins regarder dans ton âme,

Comme un enfant craintif se penche sur les eaux…

Moi, si jeune…

Il eut l’amitié des poètes nouveaux, quoiqu’il approchât de la cinquantaine en 1830. Henri Delatouche le rudoyait, — en vers, — mais