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Ce prince « regarda les images ». Mais, à peine eut-il ouvert le livre que, par un fatal coup du hasard, il jeta les yeux sur deux caricatures sanglantes contre Philippe-Égalité, à propos des journées des 5 et 6 octobre 1789.

Il ferma aussitôt le volume avec colère, et dit à mon ami de Latour :

« Reprenez… En vérité, vous n’y pensez pas… Me recommander un pareil ouvrage ! »

L’Histoire-Musée de la République n’eut pas, au point de vue des souscriptions de l’État, un sort meilleur au ministère de l’instruction publique. En janvier 1848, Désiré Nisard, chef de la division des sciences et des lettres, souscrivit pour vingt-cinq exemplaires, que mon éditeur livra.

Le 24 février étant survenu, les vingt-cinq exemplaires ne furent pas acceptés par le nouveau ministre, et l’on dut les reprendre. Trouvait-on que le livre était réactionnaire, ou manquait-on d’argent pour l’acquérir ?

Quoi qu’il en soit, j’étais enchanté de cette publication, qui m’a fait recevoir membre de la Société des gens de lettres, et dont les illustrations utiles plaisaient aux amateurs des curiosités de l’histoire. J’annonçais, dans la préface, les Mémoires de Jacques Bonhomme, titre modifié, plus tard, en Mémoires du peuple français.