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Il fit plus : il fut mon guide et me présenta à M. Laterrade, possesseur d’une magnifique collection de caricatures ; à M. Hennin, richissime en documents sur l’histoire de France. Il me ménagea mes entrées dans plusieurs cabinets spéciaux ; enfin il me mena à Versailles, chez M. Deschiens, dont la bibliothèque, n’ayant pas d’égale, a passé dans les galeries du comte Labédoyère, et de là dans la Bibliothèque nationale.

Je donnai plusieurs articles à la France littéraire, sous le nom de Jules Robert. Ils commençaient une Histoire-Musée de la République française, bientôt éditée sous le nom d’Augustin Challamel, chez Delloye, en 1842. Elle obtint un certain succès, sans doute parce qu’on y voyait rassemblés les estampes, costumes, médailles, caricatures et autographes les plus caractéristiques de la Révolution. L’ouvrage paraissait retracer les souvenirs d’un vieillard, plutôt qu’être le résultat des recherches d’un débutant.

Antoine de Latour, que j’avais eu pour professeur de sixième au collège Henri IV, et qui était devenu précepteur du duc de Montpensier, voulut faire agréer au roi mon Histoire-Musée de la République française, pour que les bibliothèques des châteaux l’achetassent. Il présenta un exemplaire à Louis-Philippe.