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posés, qui n'oni pas pu passer dans la langue, en dépit des efforts de la Pléiade.

Voici maintenant le récit de Ronsard :

Jodcllc ayant gagné, par une voix hardie, L'honneur que l'homme grec donne à la tragédie. Pour avoir en haussant le has stile François, Contenté doctement les oreilles des rois, La hrigade qui lors au ciel Icvoit la teste, (Quand le temps permettoit une licence honesle) Honorant son esprit gaillard et bien appris, Lui fit présent d'un bouc, des tragiques le pris, Jà la nappe estoit mise et la table garnie Se bordoit d'une saincte et docte compagnie. Quand deux ou trois ensemble, en riant, ont poussé Le père du troupeau à long poil hérissé, Il vcnoil à grands pas, ayant la barbe peinte; D'un chapelet de ileurs la teste il avoit ceinte. Le bouquet sur l'oreille et bien fier se sentoil, Dequoy telle jeunesse ainsi le présentoit ; Puis il fut rejette pour chose méprisée. Après qu'il eust servy d'une longue risée. Et non sacrifié, (comme tu dis, menteur ! De telle faulse bourde impudent inventeur).

Telle fut la fête d'Arcueil ; quelle en est au juste la date? Nous n'avons pas de renseignements bien sûrs et bien solides à cet égard. Tout nous porte à croire pourtant que c'est en 1552 que se passa cet événement, sur lequel il nous faudra nécessairement revenir dans le cours de notre étude; car, plus