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— 66 — la troupe dont il était le chef, des partisans puis- sants et influents.

Il eut, par exemple, un adversaire peu sérieux et peu acharné, si l'on veut, mais avec lequel il ne parvint jamais à se réconcilier, c'est Rabelais : voici ce qu'on lit à ce sujet dans un ouvrage qui a pour tilre : FragmcnU et Observations sur les œuvres grecques^ latines et françaises, de François Rabe- lais, ou le Véritable Rabelais réformé, publié par le médecin Blaisois Dernier, sous le pseudonyme de sieur de Saint-Honoré :

« Ronsard qui n'eût, dit-on, osé attaquer Rabe- lais vivant, par écrit, quoiqu'ils se picolassent sou- vent, à Meudon, chez les princes de la maison de Lorraine, ne l'a attaqué que dans une épilaphe, où il le traite fort mal, parce que Rabelais le regar- dait comme un poëte impécunieux et misérable, au point qu'il se tenait fort heureux de loger dans une échauguelte, appelée encore à présent la tour de Ronsard, d'où il allait faire sa cour h Meudon, et où il trouvait souvent maître François Rabelais, qui ne l'épargnait guère; car s'il n'était pas si fa- meux poëte que lui, il ne laissait pas d'être né poëte. »

Cette antipathie invincible entre ceux que nous n'hésiterons pas à appeler deux des plus grands hommes de la France, au seizième siècle, esl 1res-