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lième siècle cl la majeure partie du dix-huitième, pour venir se représenter sous une autre foce au dix-neuvième.

Ronsard invoquait, comme modèles, Homère, Pindare, Horace et Viruile ; il voulait seulement les traduire trop fidèlement, et, sans s'en apercevoir, il faussait le génie de la langue française.

L'autre école maintenait les privilèges du génie national, et se contentait de suivre les traditions inaugurées par Jean de Meung, continuées par les premiers poètes du seizième siècle.

Les spectateurs de ce tournoi littéraire n'étaient pas indignes de l'importance de la lutte : le nouveau roi Henri H, sans avoir les talents poétiques de François P"", son père, et de Charles IX, son fils, prenait cependant le plus grand intérêt à tout ce qui touchait les lettres; mais, dans le principedu débat, toutes ses jjréférences sont pour les adversaires de Ronsard. « Son aumônier, dit Sainte-Beuve, c'est l'ami de Marol, Mellin de Saint-Gelais; son poëte en titre, c'est François Habert, le disciple des deux précédents. « 

A ses côtés, nous voyons une femme, Marguerite, sa sœur, jeune, belle et charmante ; elle est là pour maintenir la courtoisie de la lutte, parer les coups et guérir les blessures. Placée entre deux autres Margu(M'ite, la reine de Navarre et la reine Margot,