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remarquer quelques passages d'une versificaliou coulanle et facile et d'un comique agréable.

Ce fragment, publié à la fin des œuvres du poëte (éd. 1625), fui retrouvé dans les papiers de Ron- sard, et publié avec ces vers de (larnier, comme préface :

A vingt ans le grand Vendômois,

Sortant de la maison des roys,

Mit cette comédie entière

Dessus le théàlre en lumière.

.4u bout de soixante et douze ans,

(]omme une relique du temps,

Ce fragment que sa dent nous laisse,

Est mis au jour devant les yeux

Sur le théâtre de la presse,

Afin qu'il y reluise mieux.

Evidemment Ronsard, parvenu au terme de sa gloire, alors qu'il était, pour ainsi dire, considéré comme un Dieu, que chacun de ses vers paraissait un oracle, eût désavoué cette production hâtive, se ressentant encore de la timidité de la traduction et de l'inexpérience du jeune âge; mais il est assez intéressant pour nous d'étudier les premières pro- ductions de notre poëte, dans lesquelles nous dé- couvrons le germe de précieuses facultés.

C'est surtout vers le grec que Daurat dirigeait l'esprit de ses élèyes : Homère, Eschyle, Aristo- phane se partageaient leurs Ira vaux. Ils étudiaient