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s'il n'en était pas lui-même , on peut dire hardi- ment qu'il en a été le père ; sans lui , sans ses doctes leçons et ses sages conseils, nous n'aurions ni Baïf, ni Belleau, ni Jodelle, ni surtout Ronsard. François I", qui avait su reconnaître son rare mé- rite, l'avait nommé précepteur de ses pages ; temps vraiment singulier et digne de toule notre ad- miration, que celui où un semblable professeur était choisi pour l'éducalion de la jeunesse de la cour !

Bientôt après, la direction du collège de Coqueret venant à être vacante, était confiée au docte Daurat, qui voyait se presser autour de sa chaire tout ce que Paris contenait à la fois de plus élégant et de plus lettré. On remarquait, dans cette belle assemblée, des noms destinés à la célébrité :Baïf, Belleau, Lan- celot de Caries, Marc-Antoine de Muret et enfin Ronsard. Ce dernier conserva toujours un tendre souvenir de son maître et une profonde gratitude envers lui ; il ne cessa jamais de reconnaître tout ce qu'il lui devait et de le proclamer bien haut. Dans ses premières compositions poétiques, il lui consacre une ode, dans laquelle il s'écrie avec en- thousiasme :

Puissè-je entonner un vers Qui l'acnnte à l' mil vers