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cieiiscs leçons du chevalier Paul et, s'adonnarit à Virgile, il l'appril presque en entier par cœur, sans négliger pour cela les lettres françaises, car il fai- sait ses délices des œuvres de Jean Lemaire, du ro- man de la Rose, de Marot et de Sainl-Gelais,

Telle était la disposition d'esprit de Ronsard, lorsque, se promenant dans les prairies qui bor- dent la Loire, il fit la rencontre de celle qui devait régner sur son cœur pendant sa première jeunesse : il avait trouvé son idéal, dit M. Blanchemain; il était poëte :

Dedans un pré, je veis une naïade

Qui, comme fleur, marchoit dessus des fleurs,

Et mignoltoit un bouquet de couleurs,

Echevelée, en simple verdugade ;

De son regard ma raison fut malade. Etc.

Sonnet XCI :

Sous le crystal d'une argenteuse rive. Au mois d'avril, une perle je vy Dont la clairté m'a tellement ravy Qu'en mon esprit autre penser n'arrive.

Sonnet CXXXVI:

Ville de Blois, naissance de ma dame, Séjour des rois et de ma volonté, Où jeune d'ans, je me vy surmonté Par un œil bruti rpii m'oiilre perça l'ànic.