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pour l)eaucoup do lecteurs Icltrés, le nom tle Ron- sard demeure entouré d'un corlége d'épithètes qui en semblent inséparables ; on revoit tout de suite, en pensée, dès que ce nom estcilé, son faste pédan- Icsque^ et on ne parle qu'en souriant de ce poêle orgueilleux trébuché de si haut.

Cependant, après deux siècles de dédain et d'ou- bli, il s'était produit une réaction. L'école roman- lique, par un mouvement louable, mais assez peu raisonné, crut voir une victime dans Ronsard et lui dressa des autels. Ce fut dans un but d'opposition qu'on le réhabilita à la fin de la Restauration. Il suf- fisait que Roileau l'eût attaqué pour qu'il trouvât aussitôt des défenseursacliarnés.Rizarre jeu du sort! Ronsard, le poète autoritaire [)ar excellence, le chantre de la maison de Valois, le poëte courtisan, fut défendu avec ardeur par les champions des ré- formes littéraires, qui l'égalaient ou le préféraient aux écrivains du dix-septième siècle, et voulaient le venger des outrages qu'avait reçus sa mémoire. Cette tentative de réhabilitation, dont Sainte- Beuve fut le principal promoteur, n'a réussi que dans une certaine mesure, et, en dépit de tant d'efforts, on n'est pas parvenu à le replacer tout à fait sur son antique piédestal.

Viilc;iiii iiiipiiiu'imiit ne Idiiilm p,is des ciciix.