Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/29

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 17 — même être. Tout eu eux tend vers ce but, La forme n'est qu'un accessoire, un détail, fort soigné sans doute, mais qui passe au second plan. Je dirai que l'idée chez Pascal ou Bossuet est tellement forte qu'elle crée la forme, à ce point qu'il nous est im- possible de séparer l'une de l'autre.

Le dix-septième siècle est soumis à une règle, à une méthode. Toujours on y sent la présence dé l'autorité politique et religieuse; les points capi- taux de l'ordre social et moral sont, on le sent, hors de cause : on ne prêche qu'à des croyants.

Ledix-seplième siècle est la perfection idéale au point de vue littéraire. La langue est arrivée à son point de maturité extrême. L'expression est tou- jours en équilibre, en rapport exact avec la pen- sée, jamais au-dessus, jamais au-dessous.

Le seizième siècle est, à tous les points de vue, un siècle de transition et sa littérature est un mé- lange de l'anliquilému moyen âge.

C'est surtout un siècle de forme. Le poète y est beaucoup plus préoccupé de la beauté de ses vers, de la richesse de ses rimes, du rhythme de ses stro- phes, que de la pensée qu'il veut exprimer.

C'est là, pour moi, ce qui cause la giande infé- riorité du seizième siècle , c'est ce qui rend lourde et pénible la lecture de bon nombre de ses poètes : l'imitation mal comprise des anciens , le Ion am-