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cherche à seconlormerau goûl de son temps. Voyez, [)ar exemple, le premier sonnet :

Qui voudra voir comme Amour me surmouto, Comme il m'assaut, comme il se lait vainqueur, Comme il renflamme et renglace mon cœur, Comme il reçoit un honneur de ma honte, etc.

Ces aniithèses, cette variété des expressions pro- duites par l'amour, reviennent encore au sonnet XII .

J'espère et crain ; je me tais et supplie ; Or, je suis glace et ores un feu chaud ; J'admire tout, et de rien ne me chaut.

C'est à Pétrarque qu'il les a empruntées :

Amor mi sprona in un temo e affrena, Asseciira c spavcnta, arde e agghiaccia.

D'autres poètes y ont également recours. Loys(> Labbé a exprimé la même idée, en disant :

Je vis, je meurs, je me hriiie et me noyé.

« C'est une chose étrange, dit Culh'tel, dans V Histoire des poëtes François^ que le premier s(»niici

' Iniltr (le S;i|'Iln.