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nalité, nous ne verrons plus, dans l'un et dans l'autre, que deux grands poètes, pleins d'amour pour leur patrie, et qui ont tous deux chanté avec orgueil les gloires nationales de leur temps'.

  • II est •é¥Weat que je n'ai entendu parler, dans ce chapitre, que

des années où le génie de Victor Hugo était dans sa pleine maturité et dans tout son éclat, et que j'ai dû laisser de côté les productions de sa vieillesse. L'âge, au lieu de modérer ses idées démocratiques, n'a fait que les développer davantage, et les accentuer trop souvent dans le sens démagogique. Je ne veux pas, dans un travail purement littéraire, aborder des sujets d'une nature aussi délicate, et me con- tente de faire remarquer que, même au seul point de vue de la forme, la poésie de Victor Hugo s'est ressentie profondément de la marche que ses opinions ont suivie. Sa Muse s'est abaissée et parfois souillée, en redescendant des hauteurs idéales, au domaine plus vulgaire de la politique, et surtout de la polémique contemporaine; et la cri- tique impartiale est en droit de lui adresser le reproche dont jadis se disculpait Lamartine, répondant aux attaques de Barthélémy :

Non, je n"ai pas brisé les ailes de cet ange, Pour latteler hurlant au char des factions.