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Dans le Discours des misères de ce temps, on rencontre la même idée :


Tels que furent les roys, tels furent les sujets ;
Car les roys sont toujours des peuples les objets.


Si nous voulons nous faire une idée complète du patriotisme de Ronsard, nous n’avons rempli qu’une partie de notre tâche. Il nous reste à étudier ce qu’il dit de la guerre et des invasions ; nous devons chercher ce qu’il pense en voyant la France livrée aux divisions religieuses et aux discordes civiles.

Ronsard, par sa naissance, faisant partie de la noblesse, appartenant à la cour par sa situation particulière, possède au plus haut degré le sentiment de l’honneur ; il ne peut souffrir une atteinte à sa dignité, à celle de son roi, à celle de la France. Comme nous l’avons déjà dit, il ressent profondément l’injure faite à sa patrie par l’Angleterre qui retient Marie-Stuart captive. Il s’indigne en voyant s’avancer devant Metz l’empereur Charles-Quint :


Tout forcené contre l’honneur de France ;


Il triomphe avec Guise qui sauve à la fois la ville