Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/243

Cette page n’a pas encore été corrigée

— L>ol —

exprimé ses senlimenls tantôt par l'idylle, tantôt par l'élégie; mais, en somme, ces deux sentiments, cliez lui, se confondent, et on peut dire qu'il a compris la nature comme la comprennent les clas- siques.

Il n'y a qu'à feuilleter ses poésies pour s'en con- vaincre. Voici un passage qui me paraît concluant à cet égard : c'est un fragment de la fameuse pièce : A la forest de Gostine :

Escoule, buscheion, anesle un peu le bras ; Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas, 1^3 vois-lu pas le sang, lequel dégoutle à force, Des Nymphes qui vivoient dessous la dure écorce... Forest, haute maison des oiseaux bocagers, Plus le cerf solitaire et les chevreuls légers Ne viendront sous ton ombre et ta verte crinière ; Plus du soleil d'été ne rompra la limiière, etc.

Ce passage est assurément éloquent , et il y a un intérêt véritable à le rapprocher du mor- ceau de Victor Hugo, que nous citions tout à l'heure.

Il semble, au premier abord, que l'idée soit la même; il n'est pas jusqu'aux expressions qui ne se ressemblent et qui puissent ainsi faire croire à une similitude générale; regardons cependant de plus près.