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sultat immédiat des rapports fréquenlsqui s'établis- sent entre la France et l'Italie. Leniaire de Belges et Jean Marot en sont les principaux représentants. Celte école, assez pauvre, n'a, à nos yeux, que le mérite d'avoir préparé celles qui l'ont suivie, et ne mérite pas un examen spécial, quoiqu'elle ait joui longtemps d'une grande céléiirilé. Clément Marot moltait sur le même pied « Lemaire le Belgeois, et Homère le Grégeois. » Ronsard faisait, dans sa jeunesse, sa lecture favorite de ses œuvres, et avait toujours soin de l'excepler de ceux qu'il appelait des poêla strea. Du Bellay et Pasqnier l'ont comblé d'éloges. Jean Marot fut goûté, jusqu'au commence- ment du dix-septième siècle, pour ses épigrammes, que Colletet appréciait à l'égal de celles de Martial. Les poésies pastorales ont été également admirées : « Parmi ses complaintes, dit le même auteur, celle })0ur le général Prudliomme et celle pour Flori- mond Pioberlet, l'égloyue pour la reine-mère de Savoie, sont écrites d'un si bel air et d'un style si pastoral et si poétique, que les tombeaux de Jean Se- cond el les idylles funèbres de l'antique Moschus et de Pion même, n'ont rien de plus fort ni de plus agréable. » Celte école manque généralement d'é- rudition. Elle marque seulement la transition entre le quinzième et le seizième siècle : elle apporte le goût du genre italien, mais ne connaît pas, ou ne