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— t>08 — plr.cés dans le livre de du Fouilloux que dans un poëme, les talents d'Euiymédon à la chasse, ou vanter l'adresse de Henri II à manier un cheval ; relisez ensuite, chez Hugo, la description fantas- tique de Sodome et de Gomorrhe, ou celle du comhat mystérieux que se livrent les soldats de cuivre et les soldats de pierre, dans VOde à l'Arc de Triomphe, vous vous convaincrez facilement de la tendance commune à nos deux auteurs vers l'am- plification. Cette tendance se retrouve lorsqu'ils font usage de la comparaison; ils ne nous épargnent aucun détail. Ronsard, par exemple, comparera ainsi Henri II à un marinier :

liC(picl, se souvenant de l'orage dernier,

Ancré dedans le porl, d'œil vigilant, prend garde

S'il faut non à sa nef; maintenant, il regarde

Si le lillae est bon, si la carène en bas

Est point eiilrel'endne ; il conlcniple les mais.

Maintenant le timon ; il rbabille les contes.

Les carreanx et les ais et les l;ibles dissoutes,

Et, bien (ju'il soit an bàvie, il n'a moins de souci

De sa net qu'en lempesle et se remparc ainsi

Que s'il couroit fortune an milieu de l'orage.

Et ne se veut fier au lianijuille visage

Du ciel et de la mer, |)om' se donner à l'eau.

Que, premier, il n'oit l)i('n callrnlrc' son vaisseau.

Du reste, il goùle foit celle .image ; il y revient encore ailleurs en ces termes :