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CHAPITHE XI

DU LYRISME DE RONSARD ET DE VICTOR HUGO

Il y a, en poésie, deux sortes de lyiisme : le pre- mier est un lyrisme réel, (ont d'inspiration, auquel le poêle demande ses plus hautes et ses plus belles pensées. 11 est rélo(juenle expression de tout senti- ment élevé et vivement ressenti ; son caraelère es- sentiel, c'est le naturel. Saplio, par exemple, écri- vant ses odes enflammées, obéissait à ce lyrisme : elle chantait parce qu"ellc avait besoin de chanter. Lamartine et Musset, chez les modernes, sont ceux qui l'ont le mieux connu.

Lorsque je lis, par exemple, le Crucifix, de La- martine, dès ce magnitiqiie début :

Toi, que j'ai recueilh sur sa buucjje expirante, Avec son dernier souffle et son dernier adieu,

je suis fra|)pé, étonné ; je ne pense plus ni au poëte