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cai'iues, (|in servenl d'exeiii})k' pour les aulrcs, {oiilcs belles et magiiitiques paroles. »

L'Art poétique de Horsard ne conlienl aucune théorie dans le vrai seiiS du mot. 11 se contente d'y reproduire les principes d'Arislote et d'IIoiace; il reeonunande d'invoquer la Divinité au commence- inent du poëme épi({iif', et propose en tout les an- ciens comme, modèles. Quant à ses idées sur lin- vention, la disposition, Télocution, je n'en conteste pas la justesse ; mais je doute qu'elles soient d'un grand secours pour les novices en poésie.

Citons-en quelques fragments :

« Pour ce (pi'auparavanl j'ay parlé de l'inven- tion, il me semble estre bien à piopos de t'en re- dire un mol. I; invention n'est antre chose que le bon naturel d'une imairination, concevant les idées et les formes de toutes choses qui se peuvent ima- giner, tani célestes que terrestres, animées et ina- nimées, pour après les représenter, décrire et imi- ter ; car, tout ainsi que le but de l'orateur est de persuader, ainsi celuy du poëte est d'inventer et représenter les choses qui sont, peuvent estre, ou

que les anciens ont estimées véritables Quand

je te dis (pie tu inventes choses belles et grandes, je n'entends point toutes fois ces inventions lantas- tiques et mél.incholiques qui ne se raj)p(Mtent non plus l'une à l'autre <jue les songeas eulreconppe/