Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

— ./ — question de sacrifices liéroïques et d'immolations sublimes ; le but est plus intéressé. Les romans de chevalerie qui sont dans toutes les mains, ont rendu banales les aventures périlleuses des paladins du moyen âge; un certain ridicule commence même à s'y attacher, et lorsque paraîtra l'inimitable livre de Cervantes, il trouvera un grand nombre d'admi- rateurs.

Au mot d'amour, tel que l'entendait le moyen âge, a été substitué celui de galanterie. C'est un su- jet qui défraie les poésies de tout genre, et ce ne sont pas seulement les poètes de profession qui le célèbrent dans les madrigaux ou les sonnets que l'Italie a mis à la mode, l'exemple vient de plus haut et les têtes couronnées changent volontiers leur diadème pour la couronne poétique.

Il est évident qu'avec ce goût prononcé pour les lettres, avec cette prétention générale au bel esprit, des centres littéraires et artistiques devaient bien- tôt se former.

Nous en trouvons, en effet, un assez grand nombre, en France, au seizième siècle.

C'est P^ris, d'abord, où la présence de la cour attirait toutes les célébrités du pays et de l'étran- ger; Paris qui, grâce à la salutaire influence de François 1*', commençait déjà à devenir réellement la capitale de la France, où toute gloire devait