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llanimés, le désir de la gloire s'y faisait sentii' à chaque instant, et ces mots qu'il prêle à sa maîtresse :

Avant lo soir liiiira la joiiriiéo,

Tu seras fait du viil^airt" la fable, etc.

le jelaienl dans une indicible tristesse. Lorsqu'il était étendu sur son lit de mort, aux portes mêm.es de l'Eternité, la même pensée lui revenait encore, et il s'écriait, avec la satisfaction du travailleur qui a accompli sa lâche :

J'ai vescu ; j'ai rendu mon nom assez insigne;

tant l'amour de la gloire était enraciné dans son cœur.

On peul, sans exagération, aller jusqu'à dire que Ronsard, bien différent de certains autres poètes, n'écrivait qu'en vue de la gloire. C'était moins pour obéir à une iri'ésistible impulsion de son génie que pour rendre son nom illusire qu'il entreprit la Fran- ciade. S'il chanlail ses amours, c'était parce que Pétrarque, Jean Second et Mai'ulle en avaient fait autant. Adressait-il à ses amis dci hymnes ou d'au- tres pièces, c'('tail nlin de les faire participer à