Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/180

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— 1G8 — chrélien d'éiliicalioii, païen d'espn'l, doué de Irop d'imngiiialion et de trop de sensibilité ponr èlre capable d'aborder bien sérieusemenides problèmes comme ceux de la plus baule philosophie.

Unaiit à sa morale, il i'aiil, avant de l'étudier, dislinguer deux pbases dans la vie de Iionsard.

La première, c'est celle de sa jeunessiî et de son âge mur; c'est celle où il est à la cour, l'enfant chéri de la fortune. Tout lui sourit; pas de létes sans lui ; pasune mascarade dont il ne soit l'auloui'. Sa morale est alors à peu près la morale épicu- rienne dlloi-ace iquid dl fulurum cras fnge ([uxrere], et sans cesse voyant la mort qui s'avance et le guette, il lépète à ses maitnssesf successives le même conseil qui peut se résumer ainsi: « Profi- tons du temps qui nous échajipe. »

Mais si Ronsard s'abandonne à l'ivi-essedu plaisir, s'il en goûte tous les tiansports, il ne comprend pas (|u'on amasse et (ju'ou thésaurise ici-bas. Pourquoi, demande-t-il aux cnurlisans avides :

Allez- vous mendier des princes el des roys Une faible et mondaine et chétive largesse, Afin d'amonceler une brève richesse, Kt ne voye-/ la morl qui talonne vos pas? U pauvres abusez, hé! ne savcz-vous pas Que vous èles mortels cl (pic la Parque sage Vniis .1 (le peu (le jiturs inanpic voli'c voyage?