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— G - père entre les provinces; les idiomes propres à chacune d'elles commencent à perdre de leur im- portance et l'ont place peu à peu ii une languo géné- rale. La France sortie victorieusement de sa lutte séculaire avec l'Angleterre, augmentée de la Bour- gogne et de la Provence, est une puissance forte et unie.

Pendant que la puissance politique de la France prend ainsi un accroissement considérable , de grandes modifications sont également apportées à l'esprit général et aux mœurs. La culture intellec- tuelle a été singulièrement développée; les mœurs se sont adoucies, res[)ril s'est poli et la France est deve- nue une nation civilisée : la chevalerie des piemiers âges, la chevalerie des croisades s'est changée par degrés, en celte chevalerie galante, dont François P' est demeuré h; modèle. L'amour a revêtu uneforme nouvelle. Ce n'est plus cet amour tel que l'avait rêvé le moyen-âge, qui, prenant son inspiration dans le sentiment chrétien , idéalisait la femme, faisait d'elle un être à part, supérieur et sacré , tenant à la fois de la créature et de l'ange , pour lequel le chevalier biûlail de souffrir, et dont le culte le pro- tégeait dans ses aventures merveilleuses. L'amour a perdu ce caractère respectueux, j'allais dire \v\i- gieux. H est devenu le pass('-t(;mps des guerriers, le sujet des conversations de la cour. ïl n'est plus