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Dieu, qui est tout puissaut, de nature iniiiioilelli',

Les hommes impuissants, de nature mortelle,

Des hommes et de Dieu les démons aérins

Sont communs en nature, habitant les confins

De la lerr.e et du ciel, et dans l'air se délectent

Et sont bons ou mauvais, tout ainsi qu'ils s'allectenl.

Les bons viennent de l'air jusques en ces bas lieux,

Pour nous l'aire sçavoir la volonté des Dieuv,

Puis remportent à l>ieu nos l'aicts et nos prières

Lt détachent du corps nos âmes prisonnières.

Les mauvais, au contraire, ajjportent sur la teire

Pestes, fièvres, langueurs, orages et tonnerre;

Ils l'ont du bruit eu l'air, pour nous épouvanter, etc.

Ces démons prcnnont divers noms : Incubes, Larves, Lares, Léniuros, Pénates et Succubes.

Presque loute celle longue pièce n'est qu'un exlrait, un abrégé confus de loules les opinions des philosophes et des Pères de l'Église sur ce sujet délicat. Platon y est cité à côté de saint Grégoire de Nazianze, Psellus à côlé de saint Augustin. Il n'y faut donc voir que l'œuvre d'un homme qui a lu allentivement les mystiques platoniciens et les phi- losophes chrétiens, mais qui n'a, par lui-même, aucune idée propre, et se contente' de résumer les opinions d'aulrui sur ces questions intéressantes, mais passablement obscures.

En somme, Pionsaid n'a ni en lliéodicée, ni en psychologie d'i'lées originales ; il est de son temps :