Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ki:. —

S'en tenant encore à l'allégorie, il montre la |)hilo- sophie :

Pour mieux se l'aire avec peine chercliei S'allant cacher sur le haut d'un rocher.

Ce curieux passngv, d'une assez longue étendue, nous reporte aux siècles antérieurs. On y retrouve une parenté évidente avec le Roman de la Rose, toute proportion gardée enire les sujels. Faux- dangier. Bel-accueil, Male-bouche sont remplacés par Jugement, Raison, Science, Vérité, Travail, qui assiègent le rocher et ont à lutter :

Contre Ignorance et contre Volupté, Contre Paresse et contre Vanité '.

Non-seulement Ronsard reproduit les formes du moyen âge, mais il reste imlju des idées de cette époque; non-seulement il semble porté à croire à l'astrologie (erreur commune , comme on le sait, à tout le seizième siècle), mais aussi à ce qu'il appelle les démons. Ce ne sont pas, selon lui.

' On peut voir à la catlicflr,ilc de Strasl)ourg un vitrail qui date de 1589, et qui a quelque analogie avec la desciiptiou de Ronsard : il représente l'Arx Falladis , assiégée par Voluplas , Timiditas, Metus, Arrogantia. L'heureux vainqueur, qui a échappé à leurs em- bîiches, parvient au sommet du temple, où il est couronné de la main d'un sage.