Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/168

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— 15G — veux parler de la Irenlième : A la forêt de Gastine. Elle est le type achevé de la satii-e, telle que la comprend Ronsard. Au lieu de s'indigner contre les ordres cruels qui vont faire abatlie ces arbres adorés, il aime mieux les apostropher et leur adresser de louchanls adieux :

Adieu, vieille ibrest, le jouet de zéphyre, Où premier j'accorday les cordes de ma lyre, Où [ireiriier j'eiUendy les llèclics résonner D'Apollon, qui nie vinl loiil le cœnr éloimer.

Adieu, vieille forest, adieu, tesics sacrées,

De tableaux cl de Heurs eu tout temps révérées, etc.

C'est lorsqu'il a recours à celte forme éh'giaijue, que Ronsard se montre véritablement lui-même; c'est elle qui lui a inspiré ses meilleures satires; c'est à elle qu'il doit ses plus éloquentes inspi- rations.

Ne nous montrons pas, en somme, trop sévères pour Ronsiird. Si nous ne lui avons pas reconnu, à proprement parler, le génie de la satire; s'il se rapf)roche |)lulôt des élégiaques, n'oublions pas cepend;uil, (pie c'est ;'i lui (jue nous devons l'inlro- duclion en I' raucedc hisalii e (lidacli(pie elclassi(pu'. Avant lui, s;ins doute, res[)rit satirique avait sou- vc'it essayé de se faire jour : MaruI, l'.slienne.