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— 1-24 — prose clevre de la lin. du seizième siècle, un cu- rieux nmalgame du profane el du sacré, au niilieu duquel on dislingue de grandes beautés. Plusieurs j)assages en sont écrils avec une véritable élo- quence.

« Quelles choses ferons-nous, disait-il, pour cé- lébrer dignement ce que nous avons reçu de lui? Quels tombeaux, quelles statues, quelles colonnes, quels temples, quels autels lui édifierons-nous? Quelles fleurs, quelles offertes, quelles effusions ré- pandrons-nous en sa sépulture? En combien dépar- ties diviserons-nous ses cendres, comme les Égyp- tiens divisèrent les membres d'Osiris, leur patron et leur bienfaiteur? Quels combats poétiques, quels jeux, quelles solennités instituerons-nous en faveur de ses obsèques, afin que tous les jioëtes s'assem- blent d'an en an, au jour de ses funérailles, pour disputer le prix de la poésie, comme ils faisaient aux anniversaires d'Amphidamas? etc. »

La péroraison d(î ce long discours est assez remarquable :

« Tu as donc ici maintenant, ô grand Ronsard, ces derniers devoirs et ces derniei's honneurs funèbrcîs, qui le sont offerts de la part d'une àme pleine de passion et de piété à ton endroit. Tu as maintenant ici les essais et les prémices de mon éloquence, si l'on [leul a))|K'ler éloquence des pa-