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La nouvelle de celte mort, rapportée à Paris par Galland, y causa une émotion profonde. Pendant quelque temps, il ne fut question que du grand poêle que la France venait de perdre : Galland, Bi- net, Jamyn, Passeraf, Garnier, d'autres encore, le chantent à l'envi comme un héros, presque comme un iJieu.

Galland, dans la pieuse sollicitude de son amitié pour celui qui l'appelait sa seconde âme,\ou\ul lui donner un dernier gage d'affection, et lit célébrer pour lui, le 24 février 1586, un service solennel dans l'église de Boncourt. Il fut chanté par les mu- siciens du roi, qui voulut rendre ainsi un hommage jtnblic de son estime pour le poëte de sa coui', et qui, peut-être, se reprochait intérieurement son in- gratitude. La petite chapelle eut peine à contenir la foule qui vint assister à !a cérémonie funèbre; tout ce que la cour et la ville avaient de plus illus- tre se pressait sous ses voûtes. Le cardinal de Bour- bon et plusieurs autres grands personnages furent, au dire de Binel, contraints de se retirer, tant la foule était grande.

Ce service fut, selon l'usage, suivi d'un repas, après lequel celui qui fut plus tard le cardinal Du Perron, et qui portait alors l'épcc, n'étant j»as en- core dans les ordres, prononça l'oraison funèbre. Son discours est un intéressant échantillon de la