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qui, paraît-il, élait loin de posséder les qualités propres à charmer un cœur de poëte. Duperron ^ dit qu'elle élait spirituelle, mais Irès-laide. Il ajoute: « qu'elle lenoit beaucoup à sa réputation, et qu'un jour, se trouvant chez le cardinal de Retz avec lui, elle le pria de composer une jjréface pour les œuvres de Ronsard, et d'y dire hautement que le poëte ne l'aimoit pas d'un amour impudique. » Duperron lui répondit assez méchamment, en lui disant qu'en guise de préface, elle n'avait qu'à faire placer son portrait.

Hélène fut le dernier objet de l'amour de Ron- sard; il l'aima respectueusement jusqu'à sa mort, et, peu avant ses dernieis jours, il écrivait à Gal- land, son intime ami, de « présenter ses humbles baisemains à mademoiselle de Surgères, et de la prier d'employer sa faveur auprès du trésorier ré- gnant, pour lui faire payer quelques années de sa pension. »

Voih'i où en était réduit, en 15(Si, le pnëte qui avait le plus conirihué à faire passer les .]luses d'I- talie en France! Il essayait d'exploiter l'amour au profit de ses intérêts. Reconnaissons, cependant, que, dans les pièces nombreuses adressées à Hélène, il y en a bon nombre où la nature ardente du poëte

' l'eri'oniiiana.