Page:Chair molle.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VI


De ce jour, naquit, entre elles, une étroite intimité.

Maintenant Lucie Thirache ne pouvait pas se passer de Léa. Assise près d’elle en un coin du divan, elle aimait rester des journées entières les jambes enchevêtrées aux siennes, les mains enserrant sa taille, la regarder toujours.

Elle ne travaillait plus. Elle était toute à cette affection qui la distrayait de sa vie monotone, éloignait les souvenirs tristes, les appréhensions terrifiantes. Et elle trouvait un ineffable plaisir à procurer à cette fille toutes les joies, à veiller à son bien-être avec une constante sollicitude. En retour elle recevait des caresses, des protestations d’amitié et de dévouement qui la charmaient.