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— Mais tu n’as rien du tout grosse bête !

— C’est bien sûr ?

— Oh ! tu peux t’en rapporter ma fille ! je m’y connais un peu, j’en ai déjà soigné, dans ma vie, de ces petites histoires, va. Oui, j’en ai soigné, répéta-t-elle en chatouillant par tout le corps Lucie qui se contorsionnant, la repoussait moitié riant, moitié fâchée.

— Oh ! non, voyons, je t’en prie, laisse-moi !

— Ah ! tu me fais chercher comme ça, pour des prunes. Attends, tu vas voir comme je vais me venger.

Et Léa continuait ses chatouillements. Ses doigts allaient par toutes les rondeurs du corps, le long des côtes, simulant les mouvements allongés d’une araignée qui court. Lucie, mollement, se défendait ; sa peau frémissait sous les attouchements délicats, sous les effleurements des grands ongles de Léa. Elle ressentait une étrange émotion l’envahir : sa poitrine se soulevait par secousses. Elle cacha sa figure dans ses mains demandant :

— Oh  ! non, laisse-moi je t’en prie !

— Que je te laisse ? Tu ne voudrais pas ; tu es trop contente, attends un peu !

Et Léa, enserrant sa taille, se mit à l’embrasser sur le cou, sur la poitrine. De sa langue rose, à petits coups, elle piquait la peau blanche de