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II




L’entrée de Lucie au grand salon provoqua un tumulte. Elle se vit entourée, pressée, enlacée. Des faces barbues la frôlèrent, des baisers claquèrent sur ses épaules nues ; des mains saillissaient vers elle de l’évasement des manchettes blanches. Elle, interdite, n’osait avancer. Une terreur dégoûtée l’avait prise au contact de ces mâles en rut et, des bras, elle écartait les embrassades, répétant :

— Allons, laissez-moi, voyons, vous allez me chiffonner.

On s’écarta.

— Oh ! Fais voir cette belle robe ?

— Mince de chic ! Mais est-elle méchante !

— C’est bien madame, on vous laisse !