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garce, tu vas voir comme je vais te coller un coup de peigne dans le derrière… Bon, elle ne pouvait pas retirer son peigne maintenant. Tiens, Léon à l’orchestre ! Il joue du violon, et puis Charles, et puis Georges. Oh ! quelles drôles de têtes ils ont ! Ah ! ah ! ah ! ah ! Peut-on avoir des binettes pareilles ! Il y a aussi Zéphyr, et puis Henry, Lucien, Ernest… Ils sont tous là. Quelles bonnes balles ! Ils jouent du violon tous ensemble. Vont-ils vite ! Vont-ils vite !… Arrêtez donc, que je chante… Bon, les v’la sur la scène maintenant. Laurence ! Laurence ! sale putain ! lâche ce tison rouge, tu vas me brûler. Ne me brûle pas… Oh ! il fait tout noir. Elle me poursuit. Et Georges qui me vise avec son fusil. Ah ! je suis sauvée ; je ne vois plus rien… Oh ! cet escalier, comme il descend… toujours ! On n’en voit pas la fin… des rampes après des rampes ; tout cela tourne dans un trou sans fond ; Ah ! je ne les entends plus… Voilà les dernières marches ; il n’y a plus d’escalier, mais un trou très noir… Zéphyr, pourquoi veux-tu me tuer ? Ne me tue pas ! Laisse-la ta hache, je te donnerai l’argent !… Ah ! tant pis, je me jette !… »

Oh ! qu’elle s’était fait mal. Elle avait voulu se retenir avec son bras malade. Non, elle ne dormirait plus, pour faire de sales rêves comme ça. D’ailleurs, il faisait presque jour.

Une clarté bleue, uniforme sur tous les objets,