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rait par mourir ! C’était cette idiote d’infirmière qui l’avait mise en cet état. Faire la noce ! c’était encore plus propre que de laver les saletés des malades, d’aller torcher tous les numéros les uns après les autres. Elle l’embêtait à la fin, celle-là, avec ses airs de sainte-nitouche ; une femme qui avait eu quatre enfants ! Elle ne les avait pas faits par l’oreille, bien sur… Enfin, le mal se calmait un peu. Elle allait essayer se rendormir, si cette brute d’hystérique ne gueulait plus. Faire la noce ! faire la noce ! On lui reprochait tout, à elle, parce qu’elle avait été en maison ! Elle n’était pas la seule, peut-être… Elle s’endormit.

… « Ah ! on allait commencer ! Le théâtre était bien éclairé… vraiment, et puis, il y avait beaucoup de monde… Merci, Madame Donard, vous avez été bien aimable de nous amener… Vous ne savez pas ce qu’on joue ?… Ah ! vous ne savez pas… Je vais chanter, parce que j’ai été chanteuse avec Dosia. Vous l’avez connue Dosia, n’est-ce pas, madame Donard ? Oui… Me voilà en scène, je vais chanter. Oui ! mais qu’est ce qu’on joue ? Je ne peux pas chanter si je ne sais pas ce qu’on joue. Voyons, vous êtes ridicule… Léon à l’orchestre ! Il joue du violon… Ah ! voilà. le père Donard qui me fait des signes là-haut, aux secondes, dans la loge du 7, et Laurence qui me fait des grimaces. Attends un peu, sacrée