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de Dosia. Un foutu métier, éreintant, contraignant les femmes à se coller avec d’ignobles michés. Heureusement c’était fini. À Lille, un sûr bonheur l’attendait.

Elle était arrivée à la porte Rouville, s’approchait à la gare. Et, tandis qu’elle rajustait la voilette de son chapeau, indifférente aux regards curieux des paysans, au salut amical de deux officiers, paradant en culottes rouges, elle sentait naître en elle comme une joie tranquille. Cette idée du travail, dans une vie honnête, lui souriait : mais plus que tout, elle était heureuse en songeant qu’elle échapperait aux hommes ; et il lui semblait que ne plus coucher avec les mâles, serait leur infliger juste vengeance, cruelle et délicieuse.