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en votre compagnie, Monsieur. Maintenant, faites-moi le plaisir de déguerpir tout de suite. Vous pouvez être sûr, que tout le monde saura comment vous avez agi. Ramassez vos affaires et foutez-moi le camp.

Georges, aussitôt parut ravi. Il empoigna en hâte son fusil, sa canne, sa carnassière. Et, dès que Charles eut achevé de parler, il s’enfuit.

Lucie le suivait, portant à la main sa valise demi fermée. Dans le couloir, au moment de descendre, un besoin de se venger de sa peur l’empoigna, elle se retourna, vit son amant, debout sur la porte et lui cria dans une fureur :

— Au revoir, canaille, salop, cochon !

La porte se referma brutalement, Lucie, en courant, rejoignit son Georges qui déjà sortait de la maison :

— Eh bien ! qu’est-ce que nous faisons ? demanda-t-elle ?

— Oh ! fais ce que tu voudras, ma fille ; moi je me sauve, en attendant.

— C’est comme ça que tu me lâches, après ce que j’ai fait pour toi ?

Georges eut un mouvement de colère :

— Comment ce que tu as fait pour moi ! Espèce de putain. Mais c’est toi, tu m’as attiré chez toi, malgré moi. C’est de ta faute si tout ça m’arrive peut-être. Tu as fait si bien, que je ne pourrai plus me marier. Ah ! tu veux que je t’entre-