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XI


Par un après-midi de soleil, Dosia marchait pensive dans la rue des Gaughiers. Elle était allée passer une semaine à Bourges, espérant trouver une place pour elle-même et pour Nina, dans cette ville où les deux officiers, leurs amants, devaient bientôt tenir garnison. Et, désolée au souvenir de son insuccès, elle longeait les maisons de la rue, dans une hâte de conter tout à son amie. Au coin du Marché-aux-Poissons, elle tourna, passa, devant les pierres d’étal où gisaient encore des détritus puants ; puis, enfilant le couloir sombre, elle monta chez Lucie. La clef était sur la porte. Elle ouvrit et, au premier coup d’œil, elle tressaillit, surprise. Sous la table un chien s’étirait, la regardait de ses yeux sombres, remuait la queue. Au mur un fusil ;