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mal ? Dis, t’as pas envie de rester toujours comme ça, à faire ta bégueule peut-être ?

— Moi ? Pas du tout, seulement je ne veux plus coucher avec des hommes, voilà !

— Et pourquoi ?

— Tiens, parce qu’ils sont trop cochons. Et puis, je suis malade, je veux pas crever pour leur plaisir.

— De quoi, malade ? Mais il y a longtemps que t’es guérie, ma fille, tu sais bien que le médecin te l’a encore dit l’autre jour. Ben vrai, je fais bien la noce, moi ; pourtant j’ai été encore plus malade que toi, bien sûr.

— Oh ! plus que moi, faudrait voir ! objecta Lucie.

Et longuement les deux femmes discutèrent cette question. Le souvenir des souffrances passées leur était un bonheur d’en être enfin délivrées.

— Oui, oui, mais c’est pas tout ça. Sommes-nous bêtes avec nos histoires ! Viens-tu, oui ou non ? Dis ?

— Mais non, là, je veux pas retomber malade.

— Es-tu sotte ! Tiens, laisse-moi tranquille… Ainsi aujourd’hui si tu voudrais, tu pourrais faire un riche coup.

Et Dosia, avec des enthousiasmes, exhiba les avantages de la bonne affaire, qu’elle proposait :

Un ami d’Émile, officier aussi, Charles, un