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IV


Sous l’enseigne aux lettres déteintes : « Café des Allées » une porte cochère, baille à deux battants, découvrant, au fond du porche, du feuillage en touffes.

— C’est la baraque, indique Dosia, et cet après-midi on chante dans le jardin.

Lucie Thirache, trouva déplaisant l’aspect extérieur de cette bâtisse. Avec un regret, elle se retourna du côté des Promenades où jouait la musique militaire. Sous les rangées de marronniers, une foule grouillante et susurrante, une procession de pas, traînant sur le sable qu’étouffe parfois le mugissement de la mélopée cuivreuse. Au centre, dominent les shakos des musiciens barrés de passementeries jaunes, et le bâton du chef, emmanché d’un gant blanc,