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m’a tout de suite acceptée quand on a vu ce que je savais ce qui fait qu’à présent j’ai repris mon ancien métier. Je gagne huit francs par jour c’est assez pour une femme seule et j’ai un grand succès à Arras auprès des jeunes gens et la vieille m’a joué un sale tour quand elle a vu que j’étais chanteuse. Elle a dit à ma propriétaire qu’elle me dise de m’en aller parce qu’on lui avait fait des rapports que j’avais pas bonne conduite. Alors ma propriétaire elle est venu me dire qu’elle ne pouvait pas faire autrement parce qu’elle gagnait tout par elle. On m’a mise à la porte ce qui a été très embarrassant car les gens d’Arras ne veulent pas louer aux femmes seules. J’ai couru dans toute la ville à me faire refuser partout. Heureusement qu’un monsieur bien aimable a loué une chambre pour moi en me garantissant, je n’ai pas voulu coucher avec car je veux rester sage comme nous l’avons promis toutes les deux avant de sortir de l’hospice et comme tu me l’as écrit encore dans ta dernière lettre.

« Enfin tout ça c’est bien embêtant. J’ai peur que tu t’ennuyes toute seule à Douai comme ça et que tu n’ailles pas bien. Il y a six mois que je ne t’ai vue ça me semble bien long. Si j’étais libre quelquefois j’irais te voir seulement je ne suis jamais libre parce que je me couche très tard et il faut que je me repose dans la journée pour pouvoir travailler le soir. Tu viendras me