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DEUXIÈME PARTIE




I


À l’hôpital, Lucie Thirache d’abord se résigna. Il le fallait. À quoi bon faire la révoltée ? Puis sa maladie l’occupait surtout. C’était sous les draps soulevés, une continuelle inspection. Elle tournait ses bras dans tous les sens, y voyait avec effroi grandir le nombre de taches roses, et, sur la poitrine, de mêmes taches saillirent.

L’aspect de multiples bouffissures violettes épandues partout, lui était une désolation. De ses mains elle écartait aux aines les plis de ses chairs grasses s’attentionnant aux moindres symptômes, avec une terreur pour la découverte d’une nouvelle tare. Et comme chaque jour les chancres se développaient, elle s’affolait, avait